lundi 26 décembre 2011

"Oh my god !" de Tanya Wexler

Résumé : "Dans l’Angleterre Victorienne, Mortimer Granville, jeune et séduisant médecin entre au service du Dr. Dalrymple, spécialiste de l’hystérie féminine. Le traitement préconisé est simple mais d’une redoutable efficacité : donner du plaisir pour soulager les troubles ! Le docteur Mortimer y met toute sa ferveur mais bientôt une vilaine crampe à la main l’empêche de pratiquer… Avec la complicité de son meilleur ami, un passionné de nouvelles technologies, il met au point un objet révolutionnaire : le premier vibromasseur…"

Divertissant... Qualificatif plutôt péjoratif en soi, mais qui permet au film de ne pas trop ennuyer par le côté joyeux volontairement choisi pour cette comédie : des attitudes anglaises délicieusement policées face à toute situation cocasse (l'acteur Rupert Everett en joue admirablement, suçotant de sa pointe d'accent british des répliques d'humour à froid avec un maintien d'aristocrate décadent et curieux). Histoire réelle à l'origine qui nous permet de découvrir l'invention du premier vibromasseur par Joseph Mortimer Granville, l'électrique venant au secours d'une solution médicale manuelle fort fatigante et contraignante. Mais il semblerait aussi, peu gratifiante puisque, apparemment, au XIXe siècle "les médecins trouvaient la tâche ardue, car il leur fallait de l'endurance pour tenir une heure. Ils demandaient souvent aux sages-femmes ou aux infirmières de prendre le relais." (d'après l'ouvrage non lu mais fort intéressant de Rachel P. Maines, Technologies de l'orgasme. Le vibromasseur, l'"hystérie" et la satisfaction sexuelle des femmes, Payot, 2009)
Or, ce dernier point n'est pas évoqué dans le film, et fait partie des multiples défauts qui jalonnent l'histoire. Si le film se veut centré sur l'aspect humoristique de l'invention, il s'inscrit dans un climat social d'époque qu'il caricature à outrance : médecine ancienne et moderne, mais surtout, les débuts des revendications et actions des militantes féministes, l'émancipation de l'actrice principale et les idées socialistes qui l'animent. L'ensemble est plus que conventionnel, dépeint à coups de traits grossiers et de discours simplifiés à l'extrême, mais sans tomber volontairement dans l'absurde, ce qui eût pu donner un ton plus assumé. Au contraire, le film en ressort avec une grande fragilité tant le fond est balayé par les caricatures, y compris pour chaque personnage du film, qui correspond à un type social et à un caractère défini.
Il est de plus consternant de voir que l'histoire d'amour est quasi-obligatoire au cinéma pour donner du mouvement à un film. Un aspect souvent convenu et ennuyeux, schématisant les rapports sociaux dont le seul but serait de trouver le partenaire idéal, de vivre l'amour (avec un grand A, de préférence) possible ou impossible, seule justification de leur existence et seul moyen d'accéder ou de tenter d'accéder au bonheur. Il me semble fort dommage d'en offrir inlassablement cette image, à savoir que l'amour ne pourrait être que la seule cause, ou bien la cause principale d'un tournant, d'une idée ou d'une orientation de vie.

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A titre d'exemple, le film "Vatel" de Roland Joffé, qui associe le suicide de ce pâtissier-traiteur français du XVIIe siècle à une histoire d'amour impossible avec une dame de la cour, choisissant une version romantique sans certes exclure la "conscience professionnelle".
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Autre interrogation sur le choix du titre français, "Oh my God !", alors que le titre d'origine est "Hysteria" - un des sujets principaux du film, abordé consciemment avec légéreté, contrairement à l'intéressant film de David Cronenberg, "A Dangerous Method", que j'aborderai prochainement.
En effet, cela laisse planer le doute sur les définitions, sachant que le vibromasseur n'a pas toujours la forme du phallus caractéristique du godemichet, mais en est un dérivatif, en tant qu'instrument d'origine médical "servant à pratiquer des massages, constitué de pièces de caoutchouc que fait vibrer un moteur électrique`` (Méd. Biol. t. 3 1972)

-> Dans un sourire, pour donner une idée des possibilités de l'époque... 

Par contre, je ne suis pas parvenue à trouver l'origine de cette expression pourtant fort usitée...
Fallait-il donc vraiment renforcer le côté ludique de ce film appartenant au genre des film-good movies (auquel, par exemple, appartient l'excellent "Quand Harry rencontre Sally") en changeant pour un titre qui se veut certainement plus amusant, mais un peu pauvre ? "Hysteria" permettait de surprendre à n'évinçant pas le problème que posait le plaisir féminin et sa frustration, transformés alors en maladie mentale. Cependant, le film joue à mon sens l’ambiguïté sur l'association d'idées, à savoir que le délaissement et/ou l'incapacité des époux à satisfaire leurs femmes serait l'origine non reconnue de l'hystérie - qui a parfois des causes beaucoup plus grave et complexes - et en un sens, ne serait qu'une invention machiste... Dangereuse déduction simpliste...

Divertissant, amusant donc, mais très - trop presque - léger. Serait-t-il d'ailleurs possible, un jour, d'évoquer les sex-toys sans sombrer dans la comédie, l'humoristique (comme dans la mauvaise bande dessinée "Magasin sexuel" de Turf), voire humoristique gourmand mais ultra-caricaturale (la bande dessinée "Le déclic" de Manara) ?



lundi 19 décembre 2011

"L'Os de Dionysos" de Christian Laborde, éd. Le Livre de Poche

4ème de couverture : "Le 12 mars 1987, L'Os de Dionysos a été interdit pour " trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale " par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes.
En mettant en scène, dans un récit éritico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas faire oublier la somptuosité verbale d'un jeune écrivain émule des surréalistes, salué par Claude Nougaro aussi bien qu'André Pieyre de Mandargues"

Un livre à classer comme bon nombre d'autres titres pseudo-érotique dans la catégorie "Soupir". A cette première interdiction, responsable supposée du succès du livre, s'ajouta l'arrêt du 30 avril 1987 de la cour d'appel de Pau pour "blasphème, lubricité, provocation, paganisme, […] et contenu incompatible avec le projet éducatif d'une école vouée au rayonnement de la parole du Christ"(source : Wikipédia).
Le début prête sincèrement à sourire, tant le détournement de ce passage de Marcel Proust dans son roman "Du côté du chez Swann" fut usité : "Longtemps je me suis branlé de bonne heure". Ainsi le début se construit-il sur la tentative d'écriture de Christophe, enseignant de français dans un lycée privé, en quête de reconnaissance littéraire, de retour à la terre et d'harmonie avec la nature. Tendance profonde du personnage qui donne prétexte à développer un lexique lyrique éculé : "ivresse", "j'abandonnais à la terre ma propre liqueur", "petit matin", "buissons plus épais", "l'oeil du coucou". Pour appuyer cette ivresse des sens que seule la terre semble pouvoir offrir en tant que (ré-)génératrice, apparaît quelques paragraphes plus loin, alors que nous retournons dans le quotidien de cet enseignant, ce qui put être, sorti du contexte, un de ces mauvais haïkus que certains ateliers d'écriture tentent vainement de faire écrire aux participants sous prétexte d'accessibilité (quoi de plus dur cependant que le haïku par sa forme précise, fine et réduite à une sorte de pureté esthétique, même dans l'ignoble, esthétisme du Japon traditionnel en quête de sobriété presque extrême ?) :"La pièce est bien éclairée. Le plancher en chêne brillait. Dehors, l'automne et les Pyrénées". Le ton est annoncé mais sera caché par l'excitation de la langue déchaînée, celui de la platitude.
L'évocation des anciens sabbats sur la lande du bouc permet de renforcer cet aspect et l'envie du personnage de secouer une population régionale devenue frileuse et molle dans ses revendications, une mollesse qui ne cache pas son goût pour des tendances extrémistes en matière de politique. C'est cette énergie revendicatrice d'un pseudo-anarchique qui agite tout le roman, une sorte de révolte qui l'excite, jusqu'à sa sexualité sur laquelle il semble revenir avec ce goût de la provocation par l'étalage, censé choquer le bourgeois qui sommeillerait en chacun. Il ne suffit pas d'employer le mot "bite" deux trois fois, "raie," "cul", "fente", "gland", "grosses couilles", dans une tentative de débauche verbale pour pouvoir classer un livre comme érotique. Cela pose la question de la langue : un livre érotique ne l'est-il pas parce que la langue écrite l'est de même ? Dans le cas de la pornographie aussi, vulgarité y comprise ? Ainsi se trouve le décalage de la censure et du caractère érotique véhiculé avec la présentation de ce livre, alors qu'il ne s'agit que de quelques évocations d'une sexualité qui ne paraît être au final qu'une forme de loisir chez ce personnage, loisir qu'il tenterait de sacraliser par l'image de sa compagne, Laure, représentant une forme de pureté car idéalisée (mystère, corps parfait qui ne peut être souligné que par des sous-vêtements d'une blancheur obligatoire pour exprimer une "vraie" féminité, élégance des gestes, discrétion au point qu'elle n'a aucune consistance si ce n'est celle de symboliser le fantasme de la perfection cadrée, contraire au mouvement anarchique que semble rechercher le personnage). Ainsi s'oppose les clichés entre lesquels le personnage Christophe oscille, en quête d'un idéal de liberté et de recherche de sens détruit par un conformisme éducatif - mais pas seulement. Bel anarchique, qui finit par se marier... Chercher l'erreur. Mais le lecteur est noyé dans l'avalanche de mots et de phrases courtes, incisives, sous un air faussement décontracté : je suis cool et rebelle. La tournure veut le sens du choc, du heurt dressé régulièrement et renforcé par l'abus volontaire, puis-je supposer, du point d'exclamation. Mais l'ouvrage reste très terre-à-terre : le fait de dénoncer en tous sens les travers d'un système éducatif et de rêver bouleversement par le fond ne suffit pas à créer de la réflexion. Aucune profondeur ne transparaît, mais beaucoup de vent est brassé. La langue s'agite en tout sens, mais sur quoi se pose-t-elle ? Quelles interrogations suscitent-elles ? Quel sens critique au-delà de la simple flatterie du plaisir mesquin de critiquer sans aspect constructif ?
L'ouvrage veut recréer du sens et ne va pas au-delà de l'utopie, ne la dépasse pas en la pensant dans sa représentation et son écho dans l'intime : il cherche une idée mais ne se pense pas d'abord. 
Au final, il malmène - à juste titre - l'éducation nationale de l'époque au point d'en devenir caricatural par extrémisme opposé. A mon sens, le seul fait d'avoir touché à ce système explique la cause de la censure, afin de faire taire une voix qui dérangeait en soulignant grossièrement les travers, et ce d'autant plus qu'il s'agissait d'aborder la chose par le point de vue d'un professeur. 
En parlant de professeur, mieux vaut lire, en matière d'érotisme et d'interrogation sur le rapport au monde, ce vers quoi l'être tend en bandant, ce que le désir interroge et amène la langue à tenter de cerner le trou de l'être (prenez-le dans tous les sens du terme), le titre éponyme de Christian Prigent...

dimanche 4 décembre 2011

"Sleeping Beauty" de Julia Leigh

Résumé : "L'Australie, de nos jours. Lucy, une jeune et ravissante étudiante, peine à boucler ses fins de mois. Lasse de multiplier les petits boulots, elle répond à une mystérieuse annonce et se fait engager dans un non moins mystérieux réseau de call-girls. En des lieux raffinés, régis par des règles indéchiffrables, elle devra respecter le rituel suivant : s'endormir, passer la nuit avec des hommes fortunés qui disposeront de son corps et ne plus se souvenir de rien à son réveil..."

Fascination... C'est l'oeil (décidément, cela pourrait devenir une obsession) ouvert de toute sa force d'imprégnation que j'ai investi ce film. Investir me semble être le mot (Étymol. et Hist. 1241 envestir (de) « mettre en possession (d'un fief, etc.) : le film devenait la part d'une aspiration de vécu. L'être devenait tour à tour la jeune fille Lucy, Clara, l'employeuse gérant toute l'organisation, les trois hommes, les domestiques... Il fallait se glisser dans la peau des personnages pour aller au-delà des premières réactions critiques. Un charme froid et lent opère durant les trois-quarts du film. Lucy est d'une beauté douce, presque insipide mais délicate. Sa force réside dans la maturité placide qui suscite l'admiration : si jeune et en parfait accord avec une vie exigeante par son investissement et la capacité à offrir. Car il me semble que le fait de s'offrir oriente tout le film : s'offrir à la science, s'offrir au besoin de présence, de soutien et d'amitié avec Birdmann, s'offrir aux femmes (?) - la réalisatrice n'est pas claire sur une scène dans un bar concernant le désir possible de Lucy avec les femmes, et cela est dommage... comme beaucoup d'autres points - s'offrir aux hommes dans les bars d'hommes d'affaires, s'offrir au toucher et au regard examinateur permettant de juger le corps plaisant et apte à satisfaire les critères de sélection, s'offrir à son collègue (moment à mon sens absolument anecdotique, et donc inutile dans le film, avec un effet méchamment mièvre lors de la scène dans l'eau, au clair de lune), s'offrir à la vue dominant la ville avec ses immenses baies vitrées sans rideaux, s'offrir aux hommes âgés dans un sommeil médical...
Là est le point de bascule du film. Cette offre maîtrisée de soi m'interroge dans l'histoire : la réalisatrice ne semble pas au début se prononcer sur le fait que Lucy soit en quête d'argent, malgré ses besoins (le fait de brûler le billet, clin d’œil gainsbourien un peu lourd, pourrait tendre vers cette pensée ; le fait d'afficher une sérénité permanente dans chaque acte de sa vie surtout), puis le film bascule dans la nécessité de trouver un financement pour se loger - la réalisatrice n'assume-t-elle plus ? Pourquoi le besoin d'argent serait-il la seule justification possible au fait d'offrir son corps dans un calme total ? Car le personnage dégage une sorte d'opacité sereine, à la fois dans et hors du monde, au-delà d'une trivialité quotidienne à laquelle pourtant elle est confrontée - mais dont on nous épargne beaucoup de détails, cependant.
Point de bascule donc, car la jeune fille perd le contrôle d'elle. En s'offrant volontairement aux attentes physiques d'autres personnes sans être consciente par le biais du sommeil, elle abandonne sa vie. Et sa demande de filmer en cachette ainsi que sa réaction finale, malheureusement, frisent le ridicule : aussi mature, malgré des faiblesses qu'elle apprend à cerner et à dépasser (ses larmes lorsque Birdmann annonce sa décision), n'a-t-elle pas conscience du caractère infantile de sa demande ? Car cet acte est clairement défini en amont : sans regard aucun, la personne peut se livrer à ses fantasmes, respectant une demande de non-pénétration cependant (mais il semblerait que les trois hommes âgés en soient aussi incapables), ainsi que de non-marquage des corps (pourquoi ce deuxième point ne fut pas précisé à la première scène, puis fut ajouté à la deuxième comme un oubli, tant le risque est évident par ce genre d'expérience ? Par politesse implicite envers ces personnes riches et apparemment hautement placées ? Nous ne savons pas, mais cet ajout en cours de route fait doucement sourire par l'aspect manichéen et lamentablement cliché sous-entendu : les gentilles femmes manipulées qui ne se doutent pas de la perversité innée des hommes...). 
Il est en effet question d'un abandon total, et d'un respect du fantasme de l'autre. L'accepter, c'est accepter de respecter l'autre dans sa nudité psychologique, c'est s'abandonner entièrement à la conscience de l'autre dont la demande reflète toute la part de mal-être qui existe : celle ne pouvoir être parmi les autres ce que nous sommes réellement dans nos envies. Vouloir filmer, c'est ne pas comprendre la douleur de l'autre, c'est ne pas comprendre l'implication et l'expérience vécue de part et d'autre. 
Qu'elle hurle de pleurs au réveil à côté du corps mort est une réaction tout à fait compréhensible, me semble-t-il : le choc est là, la faiblesse issue de la prise de conscience existe, ajoutée à la réaction physique du corps - Lucy semble avoir frôlé le coma par mélange de substances. Mais à cette scène s'ajoute une dernière, celle du point de vue de la caméra filmant les corps mort-endormi. L'idée est intéressante, mais terminer dessus laisse entendre que Lucy n'a pu dépasser le choc et se retrouve comme une sorte de petite fille confrontée à la dure réalité du monde, ce qui donne un aspect totalement niais et contradictoire face au choix de vie et l'engagement du début. N'avait-elle subitement plus conscience de ce qu'elle faisait ? Quel dommage de ne pas avoir poussé la réflexion plus loin... 


Ainsi, ne peut-on admettre le fait d'avoir du plaisir à s'offrir ? Que l'offre dans un cadre contrôlé et respectueux - car chaque personnage, sauf les deuxièmes et troisièmes hommes âgés, fait toujours preuve de respect, soit poli, soit poli et sincère ; il y  a quelque chose à la fois d'anglais et de japonais dans ces manières. A part donc ces deux hommes cités, mais que je ne peux juger comme mauvais, car simplement en mal d'être dans leur rapport à leur corps (le besoin de prouver une force physique du troisième homme, d'être maître de son corps) et à la femme (les insultes ne sont pas destinées à Lucy, mais semblent cacher un sentiment d'infériorité et d'humiliation vécue - il y a une sorte de jouissance similaire à celle dans "La Chenille" de Edogawa Ranpo, celle de mélanger humiliation, domination et honte), le corps tend à être non pas dévaloriser, mais sublimer. 
Je ne peux m'empêcher de souligner aussi le clin d’œil fait à "Histoire d'O", notamment lorsque la jeune fille est amenée la première fois au château : la voiture et le jeu de regard avec le chauffeur, l'allée sous couvert d'arbres comme à Roissy, évoquent les premières scènes du film de Just Jaeckin. Il y a la même perte de contact avec ce qui est acquis : avec la réalité dans "Sleeping Beauty" par l'absence de conscience via le sommeil, et perte de contact avec les règles de société dans "Histoire d'O", par l'initiation en huit-clos, dans un univers régi différemment dans le rapport à l'autre et à soi - quoique... Cependant, dans ce dernier, est développé l'abandon violent, celui qui aspire à dépasser l'être construit socialement pour ne devenir qu'acteur du plaisir : se soumettre totalement pour devenir maître de soi ? N'est-ce pas un peu de l'"Histoire de l'oeil" de Georges Bataille ?

S'offrir suscite-t-il toujours une envie de domination innée en nous ? Peut-on être consciemment dans ce don, sans être soumis, sinon par l'apparence, mais l'esprit au-delà, dans une sorte de contemplation jouissive de soi et des autres ? Ce don n'est-il pas en fait la satisfaction de l'ego, ainsi que le serait tout don ? (aimer faire plaisir n'est-il pas aussi se faire plaisir à soi, inconsciemment ou non ?)